Beaucoup d’asineries se transforment un peu en fabriques à saucissons
Le lait d’ânesse, seulement pour les ânes ?
Très tendance, le lait d’ânesse. Pourtant, pas vraiment de quoi s’en faire tout un film.
Définition et présentation
Comme tout mammifère, l’ânesse produit du lait pour nourrir son petit : du moins tant que celui-ci ne lui est pas retiré et à quantité d‘un à deux litres par jour, soit vingt fois moins qu’une vache. Mais il est vrai que le lait d’ânesse est, avec celui de la jument, le plus proche du lait maternel, avec un taux de lipides bas (entre 0,3 et 1, 8 g pour 100 g) et un taux de lactose élevé (entre 5,8 et 7,4 g pour 100 g).
Le lait d’ânesse a également un taux de protéines bas, ce qui le rend hypoallergénique. En même temps, il est riche en oméga 3 et surtout en une protéine, le lysosyme, qui est un antibactérien : cette enzyme coupe la membrane des bactéries, propriété néanmoins non encore prouvée sur l’Homme.
Des bienfaits ?
Le lait d’ânesse et la peau
C’est plutôt ce marché, qui s’est développé : au pire, ce lait ne fait pas de mal.
Eczéma, acné, peau sèche, et même rides : le lait d’ânesse n’a pas de vertus curatives. Disons qu’il peut soulager, surtout dans la mesure où il fait prendre conscience que le savon est agressif pour la peau. Il la dessèche au lieu de l’hydrater.
Mais le lait d’ânesse n’a pas de propriétés en propre avérées.
Le lait d’ânesse et le psoriasis
Le journaliste Michael Theodoulou souffrait de psoriasis. Ce chroniqueur (pour le Times, le Christian Science Monitor, etc) basé à Nicosie est allé voir la ferme du docteur Photis Papademas, qui propose des cures de lait d’ânesse. Au bout de trois mois, le journaliste aurait été soulagé de son psoriasis.
Possible, sauf que le lait d’ânesse (ou autre) hydrate en effet la peau : mais les cellules mortes, soit celles qui s’apprêtent à tomber. Le psoriasis est une maladie auto-immune, que l’application de lait sur les cellules mortes de l’épiderme ne soigne pas. Ce journaliste exercerait donc un peu bizarrement son métier.
Le lait d’ânesse et l’écologie
Le hic est que l’ânesse n’est pas une lapine : elle a au mieux, un ânon tous les deux à trois ans, avec une période de gestation de douze à treize mois. Si bien que beaucoup d’asineries se transforment un peu en fabriques à saucissons : ainsi finissent tous ces ânons qui ne servent pas à la production.
Face à la demande, les produits au lait d’ânesse en contiennent parfois bien peu. Si vous êtres, malgré tout tenté, attention à ce que ce lait d’ânesse soit bio… et que le produit en contienne.
Où en trouver et à quel prix ?
Si vous voulez (faire) boire du lait d’ânesse, sachez aussi qu’il ne se conserve pas très longtemps. En France, les asineries existent presque partout que le territoire.
Le savon de 100g se vend en moyenne à cinq euros (frais de port non compris) et la crème et le lait hydratants pour le corps à un peu plus de vingt euros.
Le lait cru se vend environ vingt euros. Il se vend aussi en plaques surgelées (un ou deux kilos) ou lyophilisé (sachets de 500 gr).
Voilà, faites ce que vous voulez, mais vous êtes prévenus !
Source : https://www.toutvert.fr/le-lait-danesse/?fbclid=IwAR28iRjW-aRb2s6Q2i-01R8KJ2k1s1a0gxgMoKyuTX5K7XncJ0cn1q5-p4c